J'avais évoqué il y a une semaine la remise en question pinailleuse, mesquine (?) de l'histoire de Misha Fonseca une petite juive qui pendant la guerre partit de Bruxelles pour aller retrouver ses parents déportés jusqu'en Russie. J'ai vu le film (avec Guy Bedos notamment) j'ai été très touchée par cette histoire hors du commun. C'est vrai qu'on ne peut s'empêcher de se demander comment une enfant d'une dizaine d'années a pu en ces années là traverser toute l'Europe seule, avec pour unique présence une tribu de loups qui l'ont adoptée.
Bien sûr qu'on se pose des questions, on est limite par rapport à ce qu'elle aurait pu vivre, mais jamais par rapport à la déportation ni aux horreurs de la guerre ni la souffrance des juifs. Alors? qu'estceque ça peut faire qu'elle n'ait pas été juive au bout du compte (ça reste encore à prouver, l'auteure n'apprécie pas du tout, qu'on ait pu la taxer de fabulatrice) ou que la déportation n'ait pas commencé précisemment à ce moment là, mais 2 mois plus tard?
Ca n'enlève rien au côté poignant de l'histoire et ça ne minimise en rien la souffrance d'un peuple. Au contraire, ça amène beaucoup de questions et ça ouvre la porte aux choses incroyables que l'on peut endurer parfois dans la vie. C'est aussi un autre regard sur cette guerre horrible que certaines consciences ont tendance à oublier.
Pour se faire sa propre opinion je vous invite à voir le film tiens, on en sort un peu blessé mais grandi aussi. C'est ça qui compte après tout non?
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Une semaine plus tard, l'auteure avoue avoir inventé cette histoire de toutes pièces. Consternation de son éditeur qui se dit "stupéfait" et de la réalisatrice Vera Belmont qui était montée au créneau pour défendre Misha Fonseca, en dédramatisant.
Moi je continue de penser que ça reste une très belle histoire, et le fait que ce ne soit pas vrai, me laisse un peu indifférente.
Que ce soit son histoire ou pas, ce qu'elle raconte est l'histoire d'une séparation, d'une période d'inhumanité que certaines mémoires oublient, et au bout du compte son récit se résume à dépeindre une souffrance qui lui est personnelle mais que d'autres ont vécu aussi à d'autres niveaux.
Misha Fonseca a fabulé cette partie de sa vie pour réagir à quelles blessures intérieures? Pourquoi a t elle a raconté que c'était autobiographique?
Je n'en sais rien (les psys diront ça mieux) et je ne veux pas spéculer outre mesure.
Pour une raison très simple: nous portons tous des démons, des plaies mal fermées, des blessures qui nous ont transformés. Je ne me sens pas le coeur de juger cette femme si c'était sa manière d'aller de l'avant. Enfin, en supposant qu'elle n'était pas uniquement animée d'intérêts financiers...
Laissons lui qu'elle a avoué son mensonge et demandé pardon. Désormais, elle doit continuer à vivre avec ça.
Le titre de son histoire est plus qu'explicite: "Survivre avec les loups". En ce qui me concerne, c'est suffisant.
De l'art du mensonge pour survivre
vendredi 29 février 2008Signé Shakti le 29.2.08
Tag: La Gazette
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2 patatipatata:
A mon avis ma jolie, elle n'était pas animée par l'argent.
Elle a vraiment vécu cette exprience dans sa tête et c'est le plus important.
J'ai beaucoup de respect pour ce monde imaginaire, qu'elle s'est forgé... peut-être aussi par culpabilité d'être en vie, au chaud, quand ses parents sont quant à eux mort dans des circonstances pénibles.
Mais elle n'y peut rien.
Elle est à plaindre car son monde est percé. C'est moche, pour elle. Et les autres, on les emm...
Bisous,
Alpha M^
*alpha mâle: la plupart de ceux qui ont vu le film et ceux qui ont été touchés par cette histoire s'en fichent un peu finalement que ce ne soit pas vrai. Les critiques les plus dures viennent des professionnels: les psys, historiens etc
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