De raquette et de balles

jeudi 4 septembre 2008

J'ai dit que je me mettais au tennis cette semaine. C'est fait.
C'est vraiment une drôle d'idée, parcequ'au fond le tennis, la cap, et tout ça ce n'est pas fondamentalement mon truc, mais parfois faut savoir reconnaître des formes efficaces de bouge-tes-fesses , évacuatrices entr'autres, de stress horriblement stressant.

Faut dire que j'ai le don parfois de me lancer dans du complètement rien à voir (enfin, restons dignes quand même pour ceux qui auraient l'esprit mal tourné, rien de tout ça ici, non mais) parceque ce qui me branche, vrai de vrai chez moi, c'est la danse. Pas n'importe laquelle, je parle ici de la vraie, l'unique, la formidable pourvoyeuse d'émotions et de beauté: la danse classique. Mais comme on n'est pas là pour parler de ça mais de tennis (ça sonne plat tout d'un coup) passons. Le reste, un autre jour.

Cherchons l'origine de cette idée sauvage et non domestiquée à la base de raquette et de baballe. Je finis par croire qu'il y a une dynamique occulte de répétition des choses, c'est souvent pareil: à cause d'une amie. Qui, je ne sais par quel mystère mystérieux a décrété un jour que je ne pouvais que jouer au tennis moi aussi (nan mais à y réfléchir elle ne m'a même pas posé la question, elle m'a juste donné rendez vous, pour faire une partie ensemble).

Sauf, que la présumée joueuse dont j'avais l'air, à part avoir tenu une raquette il y a 3 vies, et appris de rudiments rudimentaires dont personne n'oserait se targuer, n'est jamais montée sur un court plus d'une seule fois et demie dans son existence, parceque le tennis, pas mon truc.
Je danse moi.

Mais vu aussi que mon amie qui n'a jamais mis les pieds dans une salle de danse, n'imagine même pas ce qu'on peut bien y trouver comme bonheur à ça, j'aurais perdu mon temps à argumenter en disant qu'au tennis je ne jouais point trop. Non.

Ca me fait penser à l'antinomie "sportifs" "danseurs" les sportifs imaginant souvent que la danse n'a rien de physique. L'heure approche d'un réglement de comptes en bonne et dûe forme à ces idées révolues, mais on n'en est pas là.

Donc, à une proposition enthousiaste "on joue quand"? j'ai cafouillé, "euh faudrait juste que je m'y remette un peu parceque ça fait longtemps". Du coup ça me laissait un peu de répit pour apprendre au moins à tenir une raquette, et acquérir un minimum de technique pour faire un coup droit certes en dehors de lignes, et un revers qui n'a pour l'instant, de revers que le nom.

Je me suis arrangée pour prendre un rv avec le prof (le même qu'elle d'ailleurs) en prenant soin d'y aller quand j'étais sûre qu'elle ne serait pas dans les parages.

Ainsi armée d'une belle raquette, d'une jupette bleue et de chaussures de tennis d'un blanc immaculé (je vous raconte pas la dépense rien que pour ça, me voilà obligée de tenir le coup un minimum de temps histoire d'amortir le coût du matos) je me pare et me prépare pour une heure de cours.
"On y va?" me lance t il prêt à me canarder de ces furieux projectiles jaunes poilus que je me dois de rattraper. "Oui suis prête", lance je d'un air le plus souriant possible, mais habitée à la vérité d'un stress teigneux et coriace.

Une heure, une heure durant, j'ai rattrapé, relancé, couru, tapé, envoyé sur orbite, soufflé, pesté, pour finir en nage à moitié morte, mais très fière d'avoir réussi à tenir la distance pour une première fois.

Je ne vous raconte pas la douleur au bras droit le lendemain, j'ai mis trois jours à m'en remettre.
C'est physique le tennis, ça alors.

Le grand mérite c'est de m'avoir vidé complètement l'esprit et m'avoir remis d'aplomb un mental qui a soudain lâché prise et après une très bonne nuit de sommeil vidée de toutes sortes de tensions, j'étais prête à repartir comme un sou neuf.

Thérapeutique et inattendu.
Moi qui ai fait de la résistance pendant des années en me disant que ce n'était pas pour moi ce sport là, je compte bien continuer et prenant bien soin d'éviter mon amie quand je suis aux prises avec des balles jaunes et de la brique pilée, parcequ'à mon avis elle est loin d'imaginer que je ne suis pas une adversaire redoutable.

Entretenir le mythe, voilà tout. Et alors? Je compte rattraper mon retard. Je ne sais pas si c'est possible, mais c'est bien connu, c'est le mental qui fait la différence, mouahaha.

Et puis si c'était juste parceque c'est mon petit bonheur d'apprendre, sans devoir être tenue par des engagements? Je me demande si c'est sympa de ma part finalement?
Bah après tout ça viendra, en attendant, prochaine leçon, c'est, arf! déjà ce soir!