Tout ça pour ça?

samedi 5 janvier 2008

Vous avez vu le "Diable s'habille en Prada?". Je viens de le découvrir (oui je sais ce n'est pas récent)! Trèèèèès intéressante réfléxion sur le travail. J'ai beaucoup aimé, beaucoup ri. La caricature (mais en estce vraiment une?) est bien ficellée, et je n'en doute pas, dans certains milieux professionels ça doit être ça.
Mais puisqu'on parle de Diable, allons-y gaiment de quelques réfléxions sulfureuses: pourquoi ne pas considérer que cette fille (Andréa l'héroïne) a raté quelque chose en abandonnant tout ça? J'ai quand même trouvé que la fin faisait un peu "happy end" limite eau de rose et ça m'a laissé un goût de trop peu.
J'ai un doute fondamental sur le fait que certains directeurs soient des "Miranda" purs et durs, mais tout est possible.
Par contre l'entourage de la belle Andrea n'est pas très compréhensif pour quelqu'un qui commence sa carrière. D'autant plus, qu'on n'arrête pas de le dire: cette situation d'esclavagisme n'était destinée qu'à durer 1 an, après quoi elle aurait pu voler de ses propres ailes.
Questions existentielles: doit on considérer que vouloir un travail intéressant, être au top, et gagner de l'argent revient à "trahir" ses amis? Cela veut il dire que pour être quelqu'un de bien il ne faut surtout pas faire de vagues et rester sur des rails de bienséance dans un travail où on part et rentre tous les jours à la même heure? Et se dire qu'on a des fins de mois difficiles mais c'est-rien-c'est-la-vie?
Non, moi je dis non.
Je pense qu'à moins d'être riche et célèbre, et n'avoir pas besoin de travailler, le travail est devenu une obligation pour le commun des mortels que nous sommes.
Et qu'il ne faut pas confondre les débuts, souvent difficiles, et la "vitesse de croisière" qui survient après quelques années où, on peut, enfin, se permettre certaines "libertés".
Je retiens une phrase de la "délicieuse" Miranda "tout le monde rêve d'une vie comme celle-ci" oui sans doute, mais! (et c'est là que toute affinité s'arrête) j'ajouterai: le bonheur en plus.

Je crois que c'est ça qui m'a déçue, je m'attendais à ce qu'Andrea ait suffisamment de talent pour tirer son épingle du jeu, et parvienne en véritable héroïne du monde moderne à combiner les deux: son travail et le bonheur sur le plan personnel. Surtout qu'après tant d'efforts on ne pouvait qu'applaudir son esprit d'entreprise, son intelligence. Et on rêvait secrètement qu'elle se réconcilie avec son amoureux et ses amis (?) devenus moins intransigeants et plus solidaires dans cette période difficile de sa vie.
Au lieu de ça, non, c'est du "tout ou rien" comme choix (un peu court quand même) et c'est peut être ça qui à mon sens fait que cette histoire manque d'aboutissement. Mais, sans doute c'est comme ça pour que ça puisse coller platement à la réalité?
Que combiner les deux ce n'est tout simplement pas possible?
Snif...

5 patatipatata:

7nain a dit…

Franchement moi je l'ai trouvée bête de tout laisser tomer à la dernière minute... Mais c'est eb effet réaliste... J'aurais peut-être agit comme elle...

Anonyme a dit…

Tout ou rien, c'est très manichéen, donc assez américain comme vision des choses, finalement. Avoir les 2, ça DOIT être possible, sinon, c'est trop décourageant...

Anonyme a dit…

Des fois, quand on est à bout, on ne prend pas forcément les bonnes décisions.

Combiner travail dans l'épanouissement et bonheur personnel, ce ne serait pas un peu la petite quête de chaque travailleur? Ce n'est pas chose facile, c'est un équilibre à trouver entre l'énergie qu'on doit fournir pour son travail (encore faut il qu'il plaise ce travail) et l'énergie à fournir pour garder les meilleurs relations possibles avec son entourage.
Je ne crois pas qu'il soit impossible de combiner les deux. Seulement, les moments où tout va bien sont plutôt rares, et il faut savoir les saisir et en profiter lorsqu'ils sont là...

Anonyme a dit…

Je n'ai pas lu le livre ni vu le film mais je voudrais rebondir sur ta question existentielle. Bien sûr que l'on ne trahi pas ses amis parce que l'on veut avoir un travail intéressant et s'enrichir. C'est à chacun de choisir sa vie et sa façon de la gagner. Mais n'est-ce pas une sorte de "romantisation" à la Laura Ingalls, genre être pauvre, aux mines ou aux champs jour et nuit mais rempli(e) de joies et comblé(e) d'amour ou riche et investi(e) dans on travail mais seul(e) et détesté(e)? Très manichéen tout ça.

Shakti a dit…

fofita j'ai pensé comme toi et j'ai trouvé ça un peu nul aussi, en même temps il fallait bien que le film se termine sans pouvoir montrer ce qu'il y a après, peut être qu'elle a regretté finalement?

Shalima et Alice, oui c'est le côté "blanc-noir" "gentil-méchant" "pauvres = heureux" "riches et célèbres = corrompus" qui est casse pieds et qui fait qu'on au du mal à accrocher jusqu'au bout.

delphine l'élément de base dans tout ça c'est bien l'énergie qu'il faut gérer de façon équitable et cloisonnée: archi difficile dans la vie de tous les jours (pour que le boulot n'interfère pas dans la vie personnelle et l'inverse, hem hem)

Bref, dur dur mais pas impossible, comme vous j'y crooois, we are the best! :)